En ces temps de distanciation physique, nous prenons conscience de notre immense besoin d’être en lien et nous avons su nous relier autrement pendant le confinement. Le défi du déconfinement est de se relier sans peur mais dans la responsabilité. Une occasion unique pour réfléchir à la façon de cultiver nos liens. Un moment privilégié, si nous sommes leader, de penser notre façon de créer du lien et d’inspirer nos équipes.

Notre Newsletter de Mai est consacrée aux paradoxes que nous vivons tous : confinés nous étions proches, déconfinés, nous devons rester « distants » et pourtant notre besoin relationnel est toujours aussi grand…

Les paradoxes du confinement
Pendant le confinement, l’on s’est préoccupé des relations et l’on s’est massivement saisi des moyens numériques. On a appris à travailler de la maison, à s’ajuster entre nous, moins focalisé sur l’efficacité. On s’est appelé, parlé de tout et de rien, même avec les collègues de travail. Il y a eu beaucoup de solidarité.

Le sentiment de solitude et le manque étaient aussi là pour certains. Et j’observe que pendant toute cette période, beaucoup ont osé dire leur vulnérabilité.

Nous avons alors compris qu’être performant va de pair avec une culture où il est possible de dire : « je souffre ou j’ai des difficultés, j’ai besoin de toi ». Reconnaitre qu’on est vulnérable n’est pas toujours facile. Et pourtant, c’est ce que nous avons fait pendant la période, avec de beaux résultats en terme d’efficacité collective.

Cette période d’éloignement physique, et c’est cela qui est paradoxal, nous a permis de cultiver nos compétences émotionnelles et relationnelles et de nous sentir proches.

Et maintenant, les paradoxes du déconfinement 
Nous vivons une situation où il y a toujours beaucoup d’insécurité, et où il y aura peut être une deuxième vague de « victimes », économiques cette fois-ci. Faut-il en avoir peur ?

La situation est à nouveau paradoxale au sens où nous pouvons maintenant nous rencontrer et où pourtant nous pouvons nous sentir encore plus éloignés qu’avant. Le déconfinement pourrait « rassembler ». Or, potentiellement, il divise : par la distanciation, les gestes barrières, et la crainte toujours présente du risque de contagion que représente l’autre. Par la différence marquée entre ceux qui entrent dans une plus grande précarité d’une part et ceux qui sont en sécurité d’autre part. Or, la peur de l’autre n’est jamais la solution.

J’y vois plus que jamais une opportunité d’être les uns pour les autres des « tuteurs de résilience ». La résilience étant cette combinaison d’aptitudes qui nous permet de faire face aux épreuves de la vie.

Oser écouter l’autre, aller vers lui, l’inciter à parler et prendre soin de sa réponse. Faire preuve de curiosité, découvrir ce dont il a besoin…rendre possible le fait de demander à chacun son point de vue avant de prendre une décision.

Qu’est-ce que cela signifie pour les leaders ?

Ils vont être les facilitateurs de ce mouvement et devenir des « Leaders conscients ». Le leader conscient accueille, écoute et comprend plus qu’il ne guide. Je définis le Leader conscient avec Janine Marturano (Leadership conscient, De Boeck 2016) comme un leader qui « incarne une présence en cultivant concentration, clarté, créativité et compassion au service des autres ».   

Il va, entre autres choses, mettre en place un cadre relationnel qui va vitaliser la relation, et de ce fait faciliter la résilience, la coopération et l’engagement professionnel.

En conclusion, nous nous sommes connectés et nous avons ressenti la puissance de nos besoins de liens pendant le confinement. Nous devons maintenant trouver une façon de continuer à perpétuer ces liens, pour que nos rapports soient plus humains et que nous soyons collectivement plus de créatifs.

Pour en savoir plus, je vous invite à participer gratuitement à notre conférence sur le sujet les 12 ou 14 Juin. Détails ci-dessous et inscription sur simple envoi de mail à lisepeillodbook@gmail.com.