Alors que vous lisez cet article en Mars, tout ou presque est différent pour chacun d’entre nous. Nous sommes en crise, peut-être même « en guerre », et pourtant dans ce ciel assez sombre, il y a aussi des espaces de soleil, de sérénité et de sens. Vous avez sans doute déjà reçu ce type de conseils pratiques, mais si certains contenus sont déjà bien connu de vous, vous pouvez juste lire ce texte pour vérifier où vous en êtes concrètement. Comment gérer le confinement, l’incertitude et le stress pendant l’épidémie ? En développant son intelligence émotionnelle, en développant ses relations, en gérant son stress et en se connectant à ses valeurs profondes pour donner du sens à la situation. 1- Développer son Intelligence émotionnelle, ressentir et accepter ce que l’on ressent. Même si cela parait évident, se dire qu’il est normal d’avoir peur et de se sentir stressé, triste ou même en colère pendant cette période. Les émotions sont là et il ne sert à rien de les nier, elle ne disparaîtront pas tant qu’elles n’auront pas été écoutées. Alors, ne pas «faire comme si » est déjà un bon début. Cela m’évoque la célèbre courbe du deuil de Kübler-Ross, avec cette phase de déni que nombreux d’entre nous ont expérimenté au début de la crise. Et après le déni, il y a ce vécu de colère, ce marchandage et la tristesse qui précède l’acceptation. Un de mes proches a été malade la semaine dernière et après le déni « mais non, ce n’est pas le Covid19 », il y a eu la colère » qui a bien pu lui passer, que je lui dise deux mots » , le marchandage » je vous en supplie, faites que ce ne soit pas ça « et enfin la tristesse-dépression « Je suis si triste de le voir ainsi alors que je suis impuissante à le soulager » ; j’aimerais ajouter la peur à ce processus, car elle est très présente pour nous tous. Ma peur était : « et si son système immunitaire n’arrivait pas à se défendre contre cette déferlante virale ». Il est aujourd’hui guéri et je vois comment toutes ces émotions m’ont traversées, l’une après l’autre. Chacune de ses émotions porte un message. Si l’on se concentre sur la peur, ce message est qu’il y a un danger. Et le besoin associé à ce message est celui d’être rassuré et de trouver du réconfort. Que faire quand la peur nous étreint ? Considérer le danger pour ce qu’il est réellement. Comprendre qu’il peut y avoir, en plus de la réalité, des histoires du passé -peut-être d’autres histoires d’impuissance ou de maladie. Nous pouvons vivre des anticipations anxieuses, liées à notre imaginaire et plus ou moins nourries par les récits que nous avons entendus. Trouver enfin les moyens de nourrir notre besoin de retrouver de la sécurité, en soi et auprès des autres. En pratique Si vous sentez une émotion qui vous traverse, même si c’est juste un agacement, un serrement de cœur (2 ou 3 sur l’échelle de la colère ou de la tristesse), prenez le temps de pratiquer des temps court d’arrêt. Pratiquer la méthode du STOP : Stop, Take a breath, Observe, Proceed (Stop, Prenez une respiration, Observez et Répondez). Votre émotion sera reconnue et votre réponse sera différente, plus libre, plus ajustée à la situation réelle.Dans le cas de la peur, cela peut prendre également d’autres formes : créer des rituels qui vous rassurent, regarder comment font les autres pour se rassurer et s’inspirer d’eux, se concentrer quelques minutes sur sa respiration ou sur tout autre support. 2- Développer ses relations, se mettre à l’écoute des autres. Nous sommes des êtres « sociaux », nous avons donc besoin de contacts et dans la situation de confinement dans laquelle nous sommes, il y a forcément une souffrance, un sentiment de séparation. Ce sentiment de séparation est bien naturel, surtout si l’on est seul chez soi, mais aussi si nous passons beaucoup de temps sur l’ordinateur. L’essentiel est de trouver des moyens de se connecter aux autres. Cela se fait de plusieurs façons : en renforçant son réseau de soutien pour maintenir son équilibre, en partageant notre vécu avec les autres, en adoptant des attitudes de solidarité, en appelant les autres et en les aidant quand c’est possible. En pratique N’hésitez pas à partager ce que vous ressentez avec les autres, par de longues conversations, par téléphone ou via Skype. Et quand vous échangez, portez votre attention sur ce qui est bien dans votre vie d’aujourd’hui, dans celle de votre famille ou de vos proches. Enfin, aidez les autres de façon très concrète, en fonction de leurs besoins et de leurs demandes. 3- Gérer son stress Cette période s’accompagne d’un stress qui peut avoir diverses causes : la présence continue des enfants, le souci pour soi ou pour un proche fragile, la charge de travail élevée pour gérer la crise….. Gérer son stress, cela signifie l’accueillir : nous confondons souvent le stimuli (le stresseur) et la réalité de notre vécu/de notre réaction, qui nous appartient. Comprendre que l’enfant, la personne qui ne se sent pas bien, le collègue qui ne s’est pas bien comporté dans la réunion virtuelle…ne sont que des stimuli et que j’ai la responsabilité de ce que cela me fait vivre et la liberté de réagir d’une façon ou d’une autre. En pratique Beaucoup de ressources sont à votre disposition pour gérer votre stress et vous connaissez les ressources qui vous conviennent le mieux. Il suffit de développer une conscience de ce qui nous fait du bien : bonne structuration de notre temps avec des pauses et des « rendez-vous avec soi-même », une bonne alimentation, des temps d’exercices physiques (des mouvements doux et lents par exemple). Sans oublier de gérer son exposition aux médias. Consulter une à deux fois par jour les actualités permet de se tenir bien informé, tout en se protégeant des images et informations négatives, qui ont un véritable effet d’activation de notre stress. Si vous êtes concernés par le télétravail, indiquez à votre entourage les heures ou vous travaillez et tentez si c’est possible, d’avoir un espace dédié même petit. La pratique de la relaxation ou de la méditation de pleine conscience est aussi un excellent moyen de gérer son stress. 4- Profiter de cette période pour se connecter à ses valeurs profondes et au sens. Cette crise nous permet de revoir nos priorités, au niveau individuel et au niveau collectif. Cette période peut être pour chacun d’entre nous l’occasion de s’interroger sur ses intentions profondes et sur sa façon de trouver un alignement entre ses valeurs, ses comportement et à son environnement. Au niveau collectif, cette crise pose des questions d’éthique et de vision, et peut apporter un accroissement de notre conscience, pour un monde plus respectueux et plus humain. Elle porte en elle les graines d’une transformation globale, nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique et cesser de détruire les espèces animales et la nature qui nous accueille. En pratique Je vous propose un petit exercice qui vous permettra de vous poser ces questions de vision et de sens ; prendre un crayon et un papier et décrire pendant 5 minutes au moins, sans poser votre stylo, ce qui émerge en réponse aux questions suivantes : Comment est-ce que je peux servir mes valeurs dans cette période ? Quelles sont mes qualités, mes forces et mes expériences pour faire face à cette situation si particulière ? Et si cette crise était une occasion de changement au niveau planétaire, quel est le monde auquel j’aspire ? Quel projet, quelle réalisation importante pour moi aimerais-je engager dès maintenant ou une fois la crise terminée ? |