Je me suis retrouvée samedi, comme beaucoup d’entre nous, dans un magasin de vêtements de sports pour trouver LE cadeau de Noël pas cher et merveilleux pour un de mes proches. Mais pourquoi suis-je allée en centre ville précisément à ce moment-là ? Etais-je angoissée avant de décider de visiter ce magasin ? Sans doute un peu anxieuse de ce Samedi qui s’écoulait tranquillement, comme si j’allais manquer quelque chose d’important ou passer à côté DU cadeau si je ne « faisais » pas le Black Friday. Mais pour ne rien vous cacher, j’ai dans ce magasin, vécu une angoisse bien supérieure à celle que j’avais peut-être cherché à fuir ! L’angoisse de la foule, pressée par la bousculade, tétanisée devant des tas et des tas vêtements plus ou moins écroulés, prise d’une véritable indigestion devant sur-consommation à laquelle je participais….
Alors, non, Black Friday n’est pas un remède. Mais alors, quels sont les antidotes à nos angoisses ?
L’angoisse n’est pas simplement une émotion fugace, elle nous confronte à notre fragilité humaine et à notre mortalité. C’est une rencontre avec l’essentiel de notre existence, un vertige qui nous pousse à réfléchir à notre place dans ce monde. Comme le dit Heidegger dans Etre et Temps (1927) « Ce devant quoi l’angoisse s’angoisse est l’être-au-monde même » .
Face à l’angoisse ou à l’anxiété, plusieurs choix s’offrent à nous :
– La distraction : détourner notre attention pour s’apaiser temporairement. C’est bien de cela qu’il s’agit quand nous consommons pour guérir un mal être. Cela peut apaiser à très court terme, mais crée plus d’anxiété encore.
– La psychothérapie : comprendre ce qui déclenche l’anxiété et ce qu’elle nous dit ; selon la psychanalyse, l’angoisse est le symptôme d’un conflit intérieur non résolu et traduit des désirs refoulés ou des pulsions qui cherchent à émerger. Elle est une invitation à explorer ses conflits et à les surmonter. En thérapie avec l’Analyse Transactionnelle, nous travaillos sur les conflits intra-psychiques entre nos différents « États du Moi » de façon à les résoudre. Et si j’avais vécu un conflit ce Samedi au milieu de mon magasin bondé, entre un Etat du Moi Enfant pulsionnel et un Etat du Moi Parent préoccupé de l’effet de la sur-consommation sur la planète ?
– La méditation : regarder et respirer avec l’angoisse pour la calmer. Ce que nous propose le maître Zen Thich Nhat Hanh, c’est de rester un peu avec elle, ou d’aller marcher tranquillement en lui parlant doucement. C’est ce que j’ai fait Samedi, je suis allée marcher en Pleine Conscience au bord du fleuve.
– L’action : agir pour transformer un « être au monde » angoissant en un « être au monde » responsable. Agir en consommant dans une Ressourcerie plutôt que dans un grand magasin. D’après plusieurs études, l’action est une façon de sortir de l’éco-anxiété.